Comme vous le dites ci-dessous, cette grève est très populaire car elle témoigne d'un profond malaise: la politique n'est plus source d'espoir.
Après l'engouement suscité par la dernière élection présidentielle (avec un taux de participation assez fort), de nombreux espoirs ont été déchus. Les attentes sont plus ou moins restées sans réponse. La volonté de réformer a cédé sa place à la communication à tout va et à la gestion du quotidien.
Pour ce qui en est du local, je suis persuadé que les gens en ont plus que ras-le-bol d'entendre parler de combines politiques basées sur des "si je suis président de tel mouvement, tu aura une place éligible sur notre liste aux régionales....".
Les gens attendent que l'on s'occupe de leurs problèmes et nous savons que tout n'est pas rose (ou plutôt si justement ;-)...) dans notre département!
Des problèmes qui ne sont d'ailleurs ni de gauche ni de droite... C'est en sortant de cette logique d'appareil politique et des combats stériles qui en découlent que la politique redeviendra noble, qu'elle sera au service du citoyen et non un gagne pain pour des personnes qui sans mandat n'auraient pas de travail!
Je crois en la naissance de mouvements citoyens forts, indépendants et capables d'associer chacun à la reflexion dans le but d'atteindre un idéal commun pour sa commune, son canton ou sa circonscription...un idéal qui ne sera ni dicté par les instances nationales de l'UMP ni par celles du PS mais par des considérations locales à l'échelle de chaque collectivité.
C'est quand les citoyens se réapproprient la politique qu'elle en devient noble et non pas quand quelques uns se partagent le pouvoir et les revenus de leurs mandats dans des salons dorés!
J'irai même plus loin: je crois en le succès de listes citoyennes (Divers droite, Divers gauche ou Sans Etiquette) aux élections locales (régionales etc...) et j'apporterai mon entier soutien à de telles démarches.
Jorice Samuel
La grève d'aujourd'hui bat des records de popularité. Le sondage Ifop publié dimanche donnait 73 % d'adhésion dans l'opinion publique mais aussi 55 % au sein de personnes se revendiquant de droite. Pourquoi une telle popularité ?
Deux raisons me semblent expliquer cette situation. D'une part, l'opinion a le sentiment que le pouvoir n'écoute plus. La grève devient alors un moyen d'expression collective. Par de multiples mesures, le pouvoir semble devenu autiste. La réforme de l'audiovisuel, celle du droit d'amendement ... ont progressivement dégagé l'impression que le dialogue était passé de date. Le PS s'est d'ailleurs engagé dans cette brèche pour tenter de redevenir le défenseur des libertés publiques.
D'autre part, l'opinion a le sentiment que le pouvoir ne défend pas assez "la France d'en bas". Cette expression qui fut tant à la mode lors de la présidentielle de 2002 succédant à celle de "la fracture sociale" qui avait fait la victoire de Jacques Chirac en 1995.
Cette double rupture provoque de lourds dégâts politiques à l'exemple des élections locales de mars 2008 qui furent une défaite cinglante pour l'UMP sur le plan national et de l'avertissement donné par les enquêtes pour les prochaines Européennes de juin 2009.
Cette grève est populaire parce qu'elle dénonce "la technique du passage en force" et qu'elle veut réinstaller le dialogue.
Sous ce volet, même si aujourd'hui je ne fais pas grève, j'appartiens au groupe de ceux qui comprennent cette grève. Il faut redonner sa place au dialogue. C'est un enjeu global. Le pouvoir et l'UMP doivent incarner des lieux de dialogue dans la diversité et dans la tolérance. Regardons la situation locale. Il y a actuellement un billet qui circule sur la blogosphère au sujet du dernier comité départemental de l'UMP. Ce billet (anonyme bien sûr car les "courageux" n'osent même pas endosser la responsabilité de leurs écrits), manifestement rédigé par quelqu'un qui a assisté à cette réunion, est une démonstration de sectarisme digne d'autres temps et d'autres lieux. Si les nouvelles instances départementales de l'UMP 38 ne partagent pas de telles méthodes dont l'anonymat et si elles veulent montrer qu'elles entendent défendre la liberté d'expression dans la dignité et dans la tolérance ; elles engageront les procédures nécessaires pour que de telles méthodes prennent fin. C'est un test concret.
Sur le plan cantonal, lors des dernières élections internes à l'UMP 38, un blog, aujourd'hui fermé, avait publié un billet le 23 septembre 2008 contenant des informations manifestement fausses. Il suffisait au directeur de publication dudit blog de se rapprocher de la candidate qu'il soutenait alors dans le cadre des élections internes de l'UMP pour vérifier certaines informations et corriger en conséquence le contenu. Cela ne semble pas avoir été fait à cette époque car l'objectif n'était probablment pas de donner des informations exactes mais de nuire à la considération de quelqu'un qui exprimait une opinion différente. Est-il encore possible de s'exprimer librement sans s'exposer à des moqueries, à des attaques professionnelles, à des injures ? Que cette question puisse être posée sérieusement en reposant sur des faits à la matérialité établie : c'est une situation grave.
Toute démarche intellectuelle ou politique qui repose sur le "un et indivisible" pose problème. Je le dis avec d'autant plus de facilité que je n'ai jamais appartenu à une telle "culture" et que son développement actuel m'inquiète. A voir certaines déclarations récentes, je me remémore les comportements de certains quand en 1992 j'avais conduit une liste dissidente à l'écart de celle conduite alors par Max Micoud soutenu officiellement par Alain Carignon, alors très puissant Président du Conseil Général et Maire de Grenoble ...
Cette grève est donc populaire parce que l'opinion dans sa diversité veut pouvoir exprimer ses inquiétudes, ses aspirations, ses demandes de changements sans s'exposer à des insultes ou à des revers de bras qui balaient les opinions différentes. N'est ce pas cela la démocratie que d'assurer un dialogue dans une diversité respectueuse de la liberté d'opinion de chacun ?