Les années 80 avaient été la mode des 3 R : rêve, rire et risque. C'était une conception quasi-hollywoodienne du spectacle de la vie politique : Coluche, Tapie, Montand ...
Les années 90 ont été celles des 3 S : simplicité, solidarité, substance. Parce que cette mode était pour partie une réaction de l'opinion contre des excès des années 80, les années 90 ont été redoutables pour les "idoles" de la décennie antérieure dès l'instant qu'elles n'avaient pas corrigé le tir assez tôt.
Les actuelles années installent la mode des 3 P : Pluriel, Proximité et Positif.
La société est de plus en plus éclatée. Par conséquent, les leaders doivent fonctionner en équipe et cette équipe doit être un casting de la société plurielle. C'est le savoir-faire dominant du Chef d'Etat. Les campagnes au singulier sont des campagnes solitaires vouées à l'échec.
La proximité traduit la priorité du quotidien : ici et tout de suite.
Enfin, l'attente de positif résulte de la logique de consommation appliquée désormais à la politique. Le "positif" est ce qui sert. Le "négatif" est limité au débat politicien. L'opinion attend ce qui sert, ce qui fait avancer ses intérêts. Le "positif" est désormais à la politique ce qu'est la concurrence commerciale à la guerre des prix.
Ce nouveau contexte impacte directement les actuels partis politiques engagés dans une course nécessaire au repositionnement pour suivre ces évolutions de l'opinion. Sur le plan national, l'UMP a pris une incontestable longueur d'avance. Il reste à organiser cette situation nationale dans la réalité des différents territoires régionaux.