La Métro vient de décider de lancer une étude pour que la traversée de Grenoble soit désormais payante. Une étude de plus après notamment celle sur la rocade Nord, celle sur les dessertes péri-urbaines, sur les PDU à perspective de ... 30 ans.
C'est une situation d'une extrême gravité tant les mesures prises s'éloignent des études déjà effectuées il y a plus de 20 ans déjà.
1) Le véritable enjeu c'est l'aménagement des territoires et pas les voiries qui ne sont qu'un outil pour rejoindre un point à un autre. Or, il n'y a pas de débat sérieux sur l'aménagement des territoires à l'exemple de l'absence totale de programmation pluri-annuelle des lycées.
2) Le péage n'est qu'une fuite en avant financière parce que les collectivités publiques de proximité sont en crise financière gravissime. Elles ont laissé une part trop forte au fonctionnement et n'ont plus les moyens de gros investissements.
3) Cette étude de plus ne va rien résoudre. Ce n'est plus d'études dont l'agglo a besoin en matière de voiries mais de décisions. Dés études très chères ont accompagné le projet de Rocade Nord et après les études : rien ! Sans Rocade Nord, il n'y aura pas de ligne E du tram. Une réunion entre techniciens des agences d'urbanisme s'est déroulée début de la semaine 02. La position de l'Etat est simple : sans voirie suppléméntaire, il n'est pas acceptable de diminuer les emprises des voiries existantes déjà saturées ! Mais le projet de la ligne E est caricatural de la part du fonctionnement. Chaque Commune traversée par ce projet désormais virtuel va recruter des agents publics administratifs pour surveiller les conditions d'insertion. Comme si les services déjà recrutés ne suffisaient pas ...
La revue ci-dessous date de décembre 2005. Elle avait été consacrée à la question des péages urbains. Rien n'a bougé depuis. Si les équipements ne bougent pas, la population évolue. Prenons le Sud de l'agglo : dans le seul Canton de Vif, il y a actuellement près de 500 unités de construction en cours (collectifs + individuels). C'est une Commune supplémentaire en 3 ans ! Rien n'est fait pour adapter les voiries locales mais aussi les équipements publics.
L'agglomération grenobloise est désormais dans la salle d'attente de la crise structurelle en matière de voies de circulation. C'est un choc terrible qui l'attend dans les prochaines années.
Denis Bonzy
Ancien Président de l'Agence d'Urbanisme de la Région Grenobloise