En 2014, l'Isère comptera 49 cantons au lieu des 58 actuels. Sur le fond, cette réduction des cantons est une bonne réforme pour au moins deux raisons. Elle va réduire les inégalités de représentation entre les territoires en adaptant les cantons à une moyenne départementale (de l'ordre de 20 000 habitants désormais pour chaque Canton de l'Isère). Elle va réduire le nombre des Conseillers Généraux, nombre considérablement trop élevé à l'exemple de la quasi-totalité des assemblées françaises, ce qui nuit à l'efficacité. 
Mais encore faut-il que les critères de découpages soient publics, rigoureux, honnêtes. L'honnêteté, c'est la capacité de la structure administrative à correspondre à un espace cohérent de vie et non pas à une rente de situation politique au gré des influences diverses.
Aujourd'hui, avec la première étape sur la coopération intercommunale, des craintes sérieuses doivent être exprimées.
1) Le Département est, peut-être pour la première fois à ce point, en voie d'éclatement. Vienne et Roussillon sont en passe de retrouver l'axe Lyon - St Etienne, prochaine grande métropole régionale.
2) Comment imaginer que le Voironnais puisse rejoindre l'agglomération grenobloise et pas le Grésivaudan ?
3) Comment imaginer que le Vercors puisse rejoindre l'agglomération grenobloise et pas le sud du Canton de Monestier de Clermont ? Quelle logique ne serait-ce qu'au titre des seules voies de communication ?
4) Mais surtout, pourquoi la Métro doit-elle absolument franchir le seuil des 450 000 habitants au prix de la déstructuration des bassins de vie dans le péri-urbain ?
C'est une logique de désaménagement de l'espace très grave à terme.
Trois vices majeurs affectent l'actuel projet :
- son élaboration technocratique qui donne trop de marge de manoeuvre aux seuls Préfets dans chaque département,
- pour l'Isère, une absence totale de réflexion de l'opposition dépaertementale pour proposer une alternative. Non seulement, elle ne présente pas d'alternative mais elle est aux côtés de Marc Baïetto (PS) pour mener l'extension de la Métro sur des bases territorialement incohérentes. C'est l'approche des chiffres et pas des réalités locales. Les Verts ont raison de parler du "mercato des territoires".
- Pour l'agglomération grenobloise, avec la révision collatérale des modalités de représentation des Communes au sein de la prochaine communauté urbaine, c'est une modification majeure du fonctionnement de l'agglomération sur des bases artificielles de bassins de vie et des rapports de décision politique qui vont considérablement altérer le bon fonctionnement de la démocratie locale.
Dans l'indifférence quasi-absolue, un dossier majeur prend corps sur des bases qui ne sont pas dignes de l'importance des enjeux durables en question.