Cette semaine sera peut-être un tournant dans le traitement médiatique des prochaines élections locales. Jusqu'à maintenant, le traitement médiatique avait été effectué dans des conditions équitables. Mais cette semaine, le Dauphiné Libéré donne le sentiment de basculer dans les vieux démons.
Il y a ce qu'il ne traite pas à la juste portée alors même qu'il d'agit de réunions publiques de première importance : 350 personnes lundi soir sur la "théorie des genres", la réunion de mardi sur les médicaments ...
Il y a ce qu'il traite mais de façon atypique :
- La réunion des primaires de mercredi
- Les ateliers du Changement avec la visite de Désir, le 1er Secrétaire du PS. Même les participants les plus engagés pro-Ps n'en reviennent pas des nuances apportées par rapport à la violence des dénonciations pendant la réunion. Le PS qui s'affiche de plus en plus comme un parti sans valeur puisqu'il a inventé la notion des "lois immorales" : quand la loi lui convient tout le monde doit l'appliquer sans exception et quand la loi ne lui plait pas parce qu'il est dans l'opposition, personne n'est tenu à l'appliquer ...
- Philippe Gonnet transforme l'article sur la réunion de mercredi soir en édito distribuant les bons points au gré de ses appréciations personnelles. Une approche originale, partielle par définition puisqu'il n'a pas couvert toutes les réunions. Et ses "bons points" sont d'une subjectivité totale à l'exemple de ses commentaires sur le 20 mars où les réelles "impressions" avaient concerné l'émergence des deux jeunes candidats et là de façon consensuelle.
- Au moment où Jérôme Safar est en difficulté comme Président de GEG qui supprime 61 emplois, le Dauphiné Libéré parle de Jérôme Safar comme ... adjoint à la Sécurité pour des mesures à venir alors qu'il a été l'adjoint à l'insécurité depuis tant d'années dans les faits objectifs.
- Au moment où la primaire de l'opposition entre dans une phase plus ouverte parce que les rapports de forces initiaux ont beaucoup évolué, un candidat (Chamussy) bénéficie dans la même semaine de deux communiqués deux jours de suite comme s'il s'agissait de "sauver un soldat" en difficulté.
Et la liste des anomalies s'allonge.
Il faut bien que les choses soient claires.
Que des médias locaux bénéficient de recettes publiques considérables pour maintenir le pluralisme, c'est concevable.
Mais si ces mêmes médias locaux ne respectent pas l'équité élémentaire, il n'est plus question alors de maintien de pluralisme mais de clientélisme.
Et là, sur l'argent des impôts de chacun, c'est une autre affaire.
Quand on pense que TéléGrenoble, qui est l'un des supports les plus "supportés" par des aides publiques locales, a attendu mercredi 15 mai pour que, comme Président du Club 20 qui est une structure indépendante particulièrement active, je passe pour la première fois sur cette antenne chargée par définition de couvrir la politique de l'agglo dans sa diversité ... : on voit bien comment fonctionne le système.
C'est un système qui fonctionne sur des bases simples :
- la majorité organise,
- l'opposition est associée pour ne pas dénoncer. Elle accepte les miettes.
C'est ce système qui a conduit aux crises généralisées actuelles installant une pensée unique locale totalement déconnectée des réalités des faits et de la vie quotidienne du peuple.
Nous pensions que la gravité de ces crises avait conduit progressivement à d'autres comportements. Mais non, les vieux démons semblent toujours là.
Pour le Dauphiné Libéré, est-ce l'arrivée de M. Eric Angélica (ex journaliste du Dauphiné Libéré pendant une très longue période) comme Directeur Adjoint de cabinet de Michel Destot qui explique cette situation ?
Une information importante parce qu'il s'agit d'une responsabilité importante à 10 mois des prochaines élections et dont "de façon étonnante" il n'a été question nulle part comme si le peuple ne devait pas savoir ...
C'est ce climat que le peuple ne supporte plus.
C'est ce climat qui a justifié la création en juillet 2011 du Club 20.
Si ce climat se reconstitue ainsi, notre bataille va changer de rythme et de dimension.
Le système politique local ne doit pas choisir à la place des citoyens !
Des citoyens qui se veulent libres de sanctionner un pouvoir qui conduit à la récession économique, à la perte de pouvoir d'achat, à l'allongement de la durée de vie au travail, à une délinquance à tous les coins de rues ... et qui ne se laissera pas piéger par des manoeuvres indignes d'une démocratie.
Denis Bonzy
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