Remarquable reportage sur le site Internet Politico au sujet de Karl Rove qui s'est installé au coeur du dispositif électoral républicain.
La réputation sulfureuse résulte d’une succession de « coups tordus » prêtés à l’intéressé. Le premier d’entre eux aurait débuté à l’âge de 20 ans quand, dans l’Illinois, Karl Rove se présente comme un supporter d’un candidat démocrate, lui dérobe du papier à en tête et transforme chacune de ses réunions publiques en annonces de fêtes avec « filles et bière gratuite » distribuées aux marginaux et aux clochards.
Né en 1950 au Colorado, il est l’indiscutable maître d’œuvre des deux dernières campagnes présidentielles de GW Bush.
En réalité, Karl Rove a introduit comme règles majeures quatre concepts.
Le premier est celui dit du « push polling ». Il s’agit de poser des questions biaisées lors d’un sondage pour modifier les intentions de votes des électeurs. Le sondage ne porte pas seulement comme message le chiffre qui donne la photographie de l’électorat sur une question donnée mais c’est l’existence même du contenu de la question qui devient le message.
Ainsi, en 1994, il commande un sondage qui, parmi les questions, comporte la question suivante « voteriez-vous toujours pour Ann Richards pour le poste de Gouverneur du Texas en sachant que son équipe est entièrement composée de lesbiennes ? ». Il transforme le sondage d’outil quasi-scientifique en instrument d’un message au « hasard » d’une question.
Il a reproduit méthodiquement ce système lors de la présidentielle de 2000 à l’occasion de la primaire difficile contre McCain en demandant si « les électeurs voteraient pour McCain si celui-ci s’était rendu coupable de trahison durant sa guerre du Viet-Nam ».

Il reproduira le même dispositif lors de la campagne de 2004 contre Kerry au moment où celui-ci caracole en tête des sondages.
Le second repère majeur dans la technique de Karl Rove, c’est