Les primaires ne sont pas dans la culture politique française. Bien davantage, elles sont à l'opposé des traditions. C'est pourquoi, ceux qui les proposent sont pour un changement radical.
Pour qu'une primaire se déroule dans de bonnes conditions, cela suppose que l'administration d'un parti politique soit totalement détachée des intérêts de l'un des candidats potentiels à une élection. Le parti est "neutralisé". Il devient une logistique ayant vocation à organiser la primaire dans la neutralité. Ce n'est pas la conception française des partis politiques qui sont un cadre d'organisation dédié à la carrière de son Président.
La primaire suppose également que les militants d'un parti acceptent le débat interne. En France, là encore ce n'est pas la culture. Quand des divergences existent au sein du PS, il est question de "frondeurs", de "dissidents". A droite, quand Juppé exprime une position différente de celles de Sarkozy, il est question de "guerre" ... Des termes qui montrent qu'ici la culture d'un parti politique c'est qui adhère respecte une discipline de pensée comme d'expression.
La primaire suppose de différencier les moyens des candidats des moyens d'un parti. C'est la seule condition pour qu'il y ait une égalité de départ entre les candidats. Le cadre légal français ne le permet pas puisque les réels financements publics sont voués aux grands partis dotés de la représentation parlementaire.
La primaire suppose que les médias portent une culture de la diversité pour mettre à égalité les candidats. En 2008, Hillary Clinton n'était plus l'ex First Lady mais une candidate comme les autres, parmi les autres, traitée comme les autres. C'est la force des primaires que même le candidat doté d'un parcours de haut niveau revienne à la ... base. C'est l'opposé de la culture médiaticopolitique française. Il suffit de constater les modalités de couverture du retour de Nicolas Sarkozy.
Le PS en 2012 a-t-il bousculé cette culture en organisant des primaires ? Non. En 2012, le PS a été décapité en quelques jours de son présidentiable, DSK, dans des conditions totalement inattendues. Ponctuellement, les primaires ont été alors le moyen d'arbitrer un second choix qui n'était pas arbitrable par d'autres modalités apaisées.
La preuve, lors des municipales de mars 2014, dans combien de grandes villes le PS a-t-il organisé des primaires pour désigner ses candidats ? Très peu de villes et dans des conditions très problématiques à l'exemple du clash de Marseille. A Marseille,