Chaque crise économique profonde et durable a changé le paysage politique. La crise de 2008 ne va pas échapper à cette règle. Elle semble marquer la fin des Centres en politique.
Elle apporte trois modifications profondes :
- l'attente d'énergie : cette attente ouvre un espace particulier à des candidats jeunes, qualité d'état civil qui porte l'apparence immédiate de l'énergie. Si la candidate est une femme jeune, elle ajoute encore au look à la mode puisque son statut de femme la positionne immédiatement en contre-système d'un univers politique traditionnellement masculin. Lors des récentes législatives en GB, des membres de l'équipe de Cameron indiquent qu'il a travaillé sa "vitesse de déplacement" lors de la dernière campagne pour donner l'image d'une énergie en mouvement,
- la radicalisation des réponses : le temps n'est plus au pastel. Il est aux couleurs vives, fortes,
- la vague est aux anti-systèmes : en GB, Cameron pourtant sortant au pouvoir a remarquablement géré le référendum sur l'Europe puisqu'il devenait ainsi un anti-système.
En Grèce, l'ampleur de la crise pouvait expliquer la percée de Syriza comme outil de revanche populaire. En GB, le parti travailliste a d'abord payé le prix de sa modération. En Espagne, Ciudadanos a été débordé par les plus anti-systèmes radicaux dans des conditions où, là aussi, l'analyse des derniers sondages mériterait des explications. Au Canada, dès que Justin Trudeau s'est trop modéré pour devenir "premier ministrable", les intentions de votes ont pâli. Aux Etats-Unis, les incarnations du système sont à la peine. Hillary Clinton vient de renoncer à rencontrer les médias depuis 28 jours (du jamais vu lors d'un lancement de campagne !) tant les questions qui la scotchent au système politique la contrarient : "les "années Maison Blanche", l'emailgate ...). La campagne 2016 est toujours à la recherche de son candidat anti-système. La mode Elizabeth Warren donne une indication forte des positionnements attendus.

Dans cette vague culturelle,