
La vague du 6 décembre 2015 lors des régionales sera encore plus ample que celle du 29 mai 2005 dans la contestation du système politique français. Le 29 mai 2005, le non à la Constitution européenne a gagné largement (54, 68 %) contre toutes les recommandations des partis du système officiel. Le peuple s'élevait contre la "parole officielle". C'est la même ambiance pour le 6 décembre 2015 et en plus fort encore.
Il suffit d'écouter les conversations. La prison des mots s'est ouverte. Et avec elle, la prison des pensées. Pendant des années, le "politiquement correct" a installé une chape de plomb sur les mots et à travers les mots sur des idées, des analyses, des craintes ... Mais ce politiquement correct vient de faire des morts, des morts innocents qui auraient pu être l'épouse, l'enfant, la mère ou le père de chacun. Et dans ce contexte, l'opinion se libère.
Elle se libère à sa façon en France qui n'est pas celle d'une évolution progressive mais du coup de sang. A chaque étape de son Histoire, l'opinion française ne résiste pas. Elle se révolte. C'est un état d'esprit très différent. Le coup de sang est imprévisible. C'est un cri : "assez !". C'est très différent des Etats-Unis où des voix dissonantes résistent en permanence dont celles de journalistes d'opinion comme Ann Coulter (photo ci-dessus) par exemple.
En France, depuis quelques jours, ce cri est déjà né chez des journalistes. Bon nombre d'entretiens ne sont plus ceux d'hier. Les sujets abordés sont plus larges, plus rebelles. La "parole officielle" ne s'impose plus d'elle-même.
Dans l'opinion, la révolte est moins feutrée. Les mots de la pensée réelle ont repris leur place largement devant ceux des convenances. Et la revanche du temps perdu se fait même au prix d'une sécheresse d'expressions assez étonnante.
La classe politico-médiatique parisienne n'avait pas vu venir le 29 mai 2005. Elle gagnerait à mieux écouter parce que la vague du 6 décembre 2015 s'annonce bien plus déferlante qu'en 2005.