Il y a 30 ans, les assemblées régionales nouvellement élues pour la première fois au suffrage universel direct débutaient leurs travaux pour le budget 1987. Effectuer alors les arbitrages budgétaires était un plaisir réel tant la marge de manoeuvre financière était élevée. Très peu de fonctionnement. Beaucoup d'investissement. 30 ans plus tard, les régions ont sombré dans les travers des autres collectivités publiques françaises : fonctionnement, dette ... La spirale classique de l'épuisement est en marche.
A l'âge de 30 ans d'existence sous la forme d'une collectivité élue au suffrage universel direct, ce qui est très jeune, ces collectivités sont épuisées financièrement et elles ont déjà vécu une réforme du mode de scrutin et une réforme de leurs contours territoriaux.
Nulle part ailleurs, une telle instabilité juridique n'existe.
Bien au contraire, la force d'institutions naît de leur ancrage dans la durée.
Tant que les citoyens français n'auront pas la capacité à sortir de l'immédiateté pour se poser des questions de ce type à savoir comment et pourquoi une collectivité publique peut être épuisée après seulement 30 années de focntionnement, le déclassement de ce pays continuera.
Comment est-il possible d'être épuisé à 30 ans après avoir déjà connu deux "opérations" lourdes (l'une sur le suffrage et l'autre sur son territoire d'actions) ? Si cette structure était une entreprise, elle aurait été liquidée depuis longtemps dans un tel contexte d'épuisement. Mais là, l'argent des contribuables pousse toujours à repousser la durée du coma collectif. Irréel à ce point.