La démocratie c'est la liberté. Donc par principe, aucune force en compétition dans une démocratie ne pouvait être "interdite de victoire". Et pourtant, progressivement, selon des facteurs divers, même en démocratie, il y avait les victoires possibles et les victoires interdites. Pour l'essentiel, les démocraties avaient leurs "gardiens officiels" : un système de pensée qui évaluait le bien et le mal, pesait le bon et le mauvais, jaugeait le possible et l'impossible. Ce dispositif des frontières invisibles mais réelles a fonctionné longtemps. Avec les années 2 000, ces digues viennent de céder. Pour des raisons positives : la maturité des citoyens, la diversité des sources d'informations, la multiplicité des avis ... Mais il y a des raisons moins positives : l'individualisme vainqueur et surtout le vote sanction. L'individualisme vainqueur, c'est ne plus chercher la "raison collective" mais s'en remettre à la "solution individuelle" : un ou des projets d'un candidat qui correspond à l'intérêt immédiat. C'est surtout l'avancée du vote sanction. Les "gardiens du système" ont tellement perdu en crédit, en confiance, en respectabilité, que la perspective de leur donner une "fessée" en contredisant leurs recommandations devient un plaisir qui permet de sortir de l'abstention, de faire l'effort de voter. La victoire de Trump c'est ce ressort là. Parce que sa victoire était interdite en principe, elle est devenue ... possible. Sacré marqueur de l'échec du système classique que d'être devenu répulsif à ce point. En France, actuellement, plusieurs candidats bénéficient de ce climat. Même issue pour l'un d'entre eux ?
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