Des lieux comme des dates alimentent le bien-être. Dans d'autres cas, c'est l'opposé. La tristesse peut aussi naître de dates comme de lieux. Je n'aime pas le mois d'octobre et je suis satisfait qu'il prenne fin aujourd'hui. C'est une situation paradoxale parce que c'est le mois de ma naissance. Mais il s'est chargé ensuite de se nourrir de tant de dates de décès dont celui de mon père le jour même de mon anniversaire. Octobre est ainsi devenu le cortège des dates qui font mal : mes parents, la maman de Marie... Or la mémoire est ainsi faite qu'un anniversaire semble se croire obligé de faire remonter à la surface les temps forts de l'événement concerné. Il n'y a alors pas d'effort de recherches à effectuer. Simplement subir un phénomène intérieur non maîtrisable. Il ne faut jamais s'enliser dans la tristesse. Comment des personnes qui nous ont tant aimés pourraient-elles souhaiter nous voir tristes ? Mais cela demande des efforts. La raison est parfois dure à atteindre. Et de façon surprenante, plus les années passent, plus ces efforts sont lourds. C'est donc une forme douce de satisfaction de voir ce jour le mois d'octobre prendre fin. La mémoire sera toujours là chaque jour. Mais avec la moindre densité des seules images de séparations.