Il y a une semaine dans une Commune de l'agglomération grenobloise, une 7 ème démission intervenait dans un Conseil Municipal au sein même de la majorité municipale. La Commune en question a-t-elle estimé nécessaire d'en rendre compte fut-ce par le biais de son site Internet ? Non. La presse quotidienne régionale en a-t-elle fait écho pour informer et pour donner les explications des uns comme des autres ? Non. Les priorités sont aux découvertes des oiseaux, aux dessins des enfants ... Autant de priorités qui montrent, si besoin était, l'affaissement de la fonction d'élu local passant après tous ces autres "événements" locaux ... La population a voté pour 6 ans. Pour certains, cela s'arrête à 4 ans. Pourquoi ? Comment ? Quelles conséquences ? Pas matière à rendre compte ! C'est fabuleux dans la descente aux enfers de la considération du citoyen. Mais parfois au-delà des personnes, l'information concerne des sujets collectifs. En septembre 2012, dans un supplément (probablement un publi-rédactionnel grassement payé par les contribuables qui n'en connaîtront d'ailleurs jamais le montant honoré ...), L'Express présente les chantiers qui vont "tout débloquer" dans l'agglomération grenobloise. Il est par exemple question du transport urbain par câble. Annoncé pour 2014 par une conférence de presse à grand tamtam, le 1er pylône n'est pas posé 4 ans plus tard. Le dossier est passé aux oubliettes. Pourquoi ? Comment ? Pas une seule précision. Là aussi. Il y a vraiment matière à s'interroger sur ce qu'il reste d'une démocratie quand des élus ne rendent compte de rien à ce point. Une vraie question de fond si méticuleusement ... évitée !
Ce que vous décrivez sur un plan local grenoblois, c'est tout simplement une bureaucratie qui fonctionne à merveille en autonomie.
C' est le rêve de ceux qui détiennent le vrai pouvoir. Leurs subordonnés sont occupés, font tourner le système tout en ayant le sentiment de servir à quelque chose. Ils ont un statut. La puissance publique peut régner en étant soumise à une hiérarchie précise et avec des finances assurées.
Le premier empereur de chine, Qin Shi Huang ( - 238 à - 210 ), avait compris parfaitement cela. Son mausolée monumental ( province du Shaanxi ) alla jusqu'à contenir une bureaucratie entière en terre cuite.( soldats, fonctionnaires, armes de guerre, animaux domestiques...).
Rédigé par : Jean-Renaud Leborgne | 18 avril 2018 à 18:47
"Qu'importe, nous disent les politiciens, professionnels… Nous avons désappris la république, mais nous avons appris de gouverner… Le gouvernement fait les élections, les élections font le gouvernement… Les populations regardent, le pays est prié de payer."
Pensées, Charles Péguy, éd. Gallimard, coll. « nrf », 1934, p. 41
Charles Péguy, 17 juillet 1910, dans notre jeunesse, XI-12, Charles Péguy.
Rédigé par : Jean-Renaud Leborgne | 03 mai 2018 à 18:04