Dernièrement, des internautes qui commentent souvent les articles de GrenobleAgglo m'ont adressé deux documents qui m'ont beaucoup touché. Je les en remercie. Cela me gêne même. 1) Un exemplaire du programme d'aménagement de l'agglomération grenobloise datant de mai 1962. Remarquable de qualité d'écriture et surtout d'humilité. Les auteurs identifient des questions qu'ils considèrent comme incontournables dans les prochaines années mais indiquent ne pas disposer de réponses sécurisées au moment de la rédaction du rapport. Une formule aujourd'hui impossible : même ceux qui se sont toujours trompés sur tout savent toujours ce qu'il faut faire pour demain ... 2) Un exemplaire des délibérations du Conseil Municipal de la Ville de Grenoble pour la séance du 9 mai 1893. Il y a plus d'un siècle. 320 pages d'une écriture très travaillée. Avec des mots de très grande qualité. Une grande sérénité : justifier dans le détail toutes les dépenses. Gager les dépenses nouvelles sur l'identification d'économies détaillées préalables. Un exemple de ce qui fodnait l'expression de "la gestion du bon père de famille". Quel contraste avec les actuels débats politiques ! Dernièrement, sur un appel d'offres, une Commune n'avait même pas fait l'effort d'indiquer la date précise d'un équipement qu'elle voue à la restructuration. Il y a la seule mention "réalisée dans les années 60 ...". Irréel d'approximation. De non travail de recherche. C'est ce que j'appelle la génération "fouzy" : "fouzy ce chiffre, ils s'en contenteront bien ...". Hier soir, en rentrant de Lyon, je suis tombé sur une émission de radio à 21 heures 30 sur NRJ. Je n'avais jamais entendu autant de bêtises, d'impolitesses, de fautes de français ... et le tout toujours ponctué par un éclat de rires de tous les participants. La vulgarité avait tout gagné. Face à de telles réalités, l'une de mes questions majeures actuelles est : jusqu'où l'affaissement de ce pays peut-il se produire dans l'indifférence quasi-générale ? C'est pour moi LA question n°1 du moment quand je constate l'accélération de l'effondrement de certains repères.
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