La crise démocratique actuelle est profonde. Elle vient de loin. Mais elle s'est beaucoup accélérée avec une génération qui n'aime pas le terrain. La "génération mocassins vernis" qui préfère les dossiers et les bureaux douillets. Il y a ceux qui vivent la vie publique comme le culte de l'entre soi. Ils passent leur temps à se rencontrer. Ils se complimentent. C'est le jeu du "je fais bien, tu fais bien, nous faisons bien ...". Il y a ceux qui regardent la couverture du dossier, qui vérifient s'ils sont en photos, qui jettent un coup d'oeil à la 4 ème de couverture, qui copinent avec le journaliste pour gagner quelques citations médiatiques puis qui reposent le tout. Et qui passent au dossier ... suivant comme si travailler c'était être pris en ... photo. Et il y a ceux qui font le terrain. Et le terrain c'est un apprentissage quotidien. Dans tous les métiers, c'est le terrain qui compte. Il n'y a que dans la vie publique où il est possible de se couper à ce point du terrain. Pour ma part, en ayant pourtant une expérience d'une certaine date, et pour ne le vivre que dans les horaires extérieurs à ma vie professionnelle (donc souvent le week-end), je n'ai jamais autant appris du terrain que ces 15 dernières semaines. Actuellement, la mode c'est de critiquer les citoyens qui quittent les partis politiques. Mais les citoyens les quittent parce que les citoyens ont de l'avance sur les partis politiques. Les citoyens ont des idées, des compétences et leur liberté nouvelle c'est d'abord la reconnaissance d'une très grande maturité. Le terrain exprime toujours davantage que le dossier le plus complet. Je suis à ma 28 ème présence personnelle directe sur le terrain, dans les hameaux de St Paul, dans les couloirs d'avalanches ... : au printemps entre les cartes du terrain avec photos et les vidéos, cette force du terrain sera partagée le plus largement possible.
Sans polémique. Sans commentaire. L'oeil parle mieux que les mots. Sur le terrain, remercier chacun pour la qualité de l'accueil et pour cet appétit de dialogue direct. Simple. Sans journaliste du quotidien régional. Un temps très agréable. C'est comme la photo ci-dessous. Il a fallu signaler le pont bouché par un rocher. Parce que du bureau à côté de la machine à café, il était à craindre que le rocher n'appelle pas pour être enlevé ...