Mémoire Commune. 30 ans. 30 progrès. Nous avons écrit des pages d'Histoire ensemble (14/30) : dans toute activité comme dans sa vie personnelle, il faut effectuer un point régulièrement sur le chemin parcouru. Qu'est ce qui a changé pour de bon ? Qu'est ce qui doit être changé pour de bon ? Localement, si un atlas des pays perdus devait être rédigé, le nombre de pages serait considérable. Derrière l'image du "pays" c'est quoi ? Un repère positif qui faisait consensus. La liste des pays perdus localement est immense. Regardons ensemble quelques exemples concrets. Le pays de la mobilité a disparu. Dans l'agglo, tout n'est que bouchons. N'importe quel jour. N'importe quelle heure.
Le pays de la sécurité a disparu. Il y a désormais des quartiers et des heures rendant des quartiers inaccessibles. Le pays de la transparence d'utilisation des impôts a disparu. Il y a 5 ans encore, chaque mois le quotidien régional publiait les subventions par Canton et à l'intérieur par Commune. Le pays de la proximité a disparu. L'usage des tournées cantonales par le Président du Département a été abandonné.
Idem pour les tournées de quartiers ou de hameaux par des maires. Le pays du travail concret de proximité a disparu. L'association des maires, lieu de préparation de consensus, ne fonctionne plus.
Le pays du calme même en plein parc naturel régional a disparu. Des hordes de quads à échappements libres rendent des accidents tristement inéluctables avec des promeneurs tant les usages sont incompatibles. C'est un déficit du Parc du Vercors unique en France. Connu à ce point nulle part ailleurs au sein de Communes membres d'un parc naturel. Et en totale violation avec la Charte, bout de papier destiné à "faire bien" sans suite. Les vrais sujets sont ignorés par sa revue luxueuse présentant toujours ses actions en habits du dimanche. Le pays du débat a disparu. A un point tel que même parmi d'ex plus proches des actuels détenteurs du pouvoir local, ils s'étonnent du ... vide total. Le pays de l'impartialité a disparu. La proximité a créé un arbitraire permanent qui bride les libertés notamment d'expressions. Les deux visages (public et privé) sont souvent d'un contraste absolu. Et la liste pourrait continuer très longtemps. C'est une liste qui est grave parce que les cas cités étaient des sujets positifs de consensus quand ils existaient : mobilité, calme, sécurité, dialogues locaux ... Hier, ici comme encore dans de nombreuses autres localités heureusement, l'action se vivait par ajouts de strates d'expériences. Ce qui avait fonctionné avait vocation à demeurer. Sur les 40 dernières années, c'est la première fois qu'une telle déconstruction est intervenue. Généralisée. Pourquoi ici à ce point ? Parce qu'une partie des actions s'est construite sur le rejet des années Carignon : d'abord ne pas faire comme cette période. Ridicule. Pourquoi jeter ce qui avait bien fonctionné ? Puis une autre partie s'est bâtie sur l'immobilisme. Mais l'immobilisme sur du vide, c'est rarement créateur. Et aujourd'hui c'est une forme d'errements généralisés. A Grenoble, Piolle hésite entre l'ultra gauche et le techno qu'il avait promis d'être en 2014. Le département ne s'est pas affirmé faute notamment d'une vision précise. La Métro a été d'abord la rustine financière pour sortir Grenoble de la faillite officiellement publiquement déclarée. Et tout ce petit monde vit de la politique, souvent attaché aux indemnités comme les moules à leurs rochers. Ce professionnalisme a condamné une liberté d'expression comme d'action qui a creusé les nombreuses faillites actuelles. Un constat objectivement dramatique à ce point.