
C'est avec tristesse que j'ai appris ce jour le décès de Gilbert Grindler. Un nom tellement associé à la vie des entreprises locales. Dans le canton de Vif, pendant des décennies, on ne disait pas "prendre le car" mais "prendre le Grindler". Quand j'ai été élu Conseiller Général du Canton de Vif, l'une de mes priorités à été de renforcer les liaisons pour les scolaires avec les transports collectifs. Pierre Grindler a été un partenaire fantastique. Etudiant chaque proposition dans le détail. Effectuant des efforts considérables. En septembre, avec Jacques Menut et Georges Behague, alors mes adjoints, nous avons pris les transports Grindler pour célébrer les nouvelles lignes. Grindler c'est une Institution. Et je suis sensible à l'amitié durable qui me lie à Huguette Grindler. Le nouveau pont du Gua n'aurait jamais été possible sans les efforts personnels considérables de la famille Vicat pour enlever ce portique qui rendait impossible ce nouveau pont inauguré en mars 94 et qui changeait totalement l'entrée sur le Gua. Que de réalisations auraient été impossibles sans les conseils de M. Damier. Et la liste pourrait durer longtemps d'entreprises qui avaient des racines et qui faisaient des efforts pour leur géographie. Sur Vif, cette culture, c'est encore celle notamment des jeunes générations Fossa, Paul David ou Converso. Mais ce qui était la règle hier est devenu l'exception aujourd'hui. Cette évolution change la donne. Etre cadre supérieur dirigeant d'une entreprise, ce n'est jamais être le patron qui s'inscrit dans une lignée familiale et encore plus quand une entreprise porte son propre nom. La financiarisation a fait disparaitre cette "culture des racines". C'est une triste évolution. Dans les rares autres pays que je connais un peu (Canada, zone centrale des Etats-Unis), cette culture des racines existe toujours. Le small business act y contribue avec efficacité. En France, le SBA c'est le serpent de mer jamais passé dans les actes. La métropolisation tue les Communes comme la financiarisation tue les PME familiales. Une logique "barbare" qui sera payée très cher par les prochaines générations. L'Histoire ne doit jamais être réduite au seul passé. Elle porte tellement d'autres enjeux. Aux 4 fils de Gilbert, comme à l'ensemble de ces familles, j'adresse mes sincères condoléances et toute ma reconnaissance pour le sens profond du service public qui les a toujours animés.