Le décès d'Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération, est une étape clef dans les défis de mémoire. La disparition du témoignage direct des vivants. L'un des actifs de ma participation à la vie publique a été la faculté ainsi donnée de rencontrer des héros de la seconde guerre mondiale. Chaban racontant sa traversée de Paris. Michel Poniatowski, sa descente du Trièves, les combats au Parc Borel à Pont de Claix ... Pierre Dumas et ses actions comme jeune lycéen. Robert Galley et son sentiment permanent que depuis 45 il faisait du "rab" tant il ne comprenait pas comment il était encore vivant. Et Pierre Messmer qui est celui avec qui j'ai le plus discuté. Pour une raison simple : il présidait le comité de bassin Rhin-Meuse quand je présidais l'agence de l'eau RMC. L'eau était un beau sujet pour se rencontrer et il était alors à la retraite disponible, un peu triste d'être à l'écart. Chez chacun d'eux, un trait commun : l'Honneur dans la simplicité. Ils étaient des héros mais comme si tout était naturel. Robert Galley et les réunions rue de Lille avec toujours le même pull en V usé sous une veste sans forme tant elle avait été portée. Pierre Messmer regardant le prix de chaque plat avant de commander pour être sûr qu'il n'allait pas gaspiller de l'argent public. Pierre Dumas racontant comment le Général de Gaulle lui avait "commandé" de candidater sur Chambéry. Tout paraissait simple, naturel. Si loin de l'actuelle ambiance du milieu politique français.
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