La guerre en Ukraine interroge chacun de nous sur deux valeurs essentielles : la vérité et le courage. C'est le positif de chaque crise : mieux apprendre à se connaitre. Sur la vérité, de façon générale, la formule d'Alexandre Soljenitsyne est juste dans de très nombreux domaines :" Ils mentent. Nous savons qu'ils mentent. Ils savent qu'ils mentent. Ils savent que nous savons qu'ils mentent. Nous savons qu'ils savent que nous savons qu'ils mentent. Et pourtant ils persistent à mentir !". C'est une période dramatique dans son rapport à la vérité. Plus le temps passe, plus la
valeur de vérité s'efface. C'est impressionnant à ce point. Ce qui prévaut actuellement ce n'est plus la réalité matérielle de faits mais l'image donnée. Elle est parfois tellement déconnectée de la réalité de faits que l'image devient un univers particulier. Le plus grave dans cette situation, Nietzsche l'a résumé dans une formule implacable de vérité :" le plus grave ce n'est pas le mensonge en lui-même, c'est quand il ne permet plus de croire". Le dernier numéro de la revue Front Populaire sur l'information est terrible sur ce sujet. La seconde interrogation est sur la place du courage dans notre société. Qu'est ce qui fait que de si nombreuses puissances occidentales dont la France sont devenues une sorte de "grande Suisse" : la neutralité sans la solidité financière ? Combien de journalistes français seraient capables de dénoncer un mensonge comme le fait cette journaliste russe ? La victoire de la "société marchande" n'a-t-elle pas été poussée au point de transformer les citoyens en clients et ce à tous les niveaux du national au simple local dans la proximité quotidienne ? Combien de citoyens ont encore au plus profond d'eux la valeur d'engagement fut-ce au prix de conséquences personnelles éventuellement pénalisantes ? La guerre en Ukraine porte des interrogations graves bien au-delà de ce seul territoire.
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