Actuellement, une crise chasse l'autre. C'est un rythme impressionnant. Avec la guerre de l'Ukraine, une déclaration du Directeur général de l'ONF aux Echos est presque passée inaperçue alors qu'elle est très grave : "nos forêts sont en crise !". Le réchauffement climatique déstabilise des espèces : les épicéas, le hêtre, le chêne ... ont besoin d'humidité. La chaleur les fragilise. Le scolyte frappe de nombreux arbres. 30 % de la forêt française est en danger dans les 10 ans à venir. C'est une crise d'une extrême gravité. Et sur cette crise qui est à
notre porte, nous pouvons agir. Nous traversons une période d'incantations. Ces incantations sont d'autant plus vives que l'impuissance est forte. La célébration de la place des arbres comme boucliers face aux dérèglements climatiques est généralisée. Mais en France, les indignations concernent l'Amazonie, le Congo, l'Asie du Sud Est ... des territoires présentés comme des lieux indignes de déforestation. Mais à notre porte, que faisons nous ? L'ONF est en quasi liquidation financière. La forêt française est en danger inédit tant elle est peu ou mal entretenue. Une forêt a besoin d'être entretenue. L'aérer en enlevant les bois morts. Respecter des arbres centenaires qui font l'histoire de paysages. Le RTM, faute de moyens, inaugure la logique de la "protection à moindre dommage", ce qui est par définition même l'acceptation d'un ... dommage et dans cette logique de non entretien en amont de forêts dans des zones exposées à des risques naturels, il déforeste parfois à tour de bras ... Vouloir ce qui ne dépend pas de nous, c'est comme ne rien vouloir du tout ... C'est un "sport" national qui prend trop de place en France actuellement. Nos forêts ont besoin d'une forte mobilisation. Planter des arbres, entretenir ceux qui vivent ... ces éco-gestes devraient alimenter nos temps de loisirs. Certes cette cause peut paraître secondaire face aux crises sanitaires, face aux guerres mais il n'y a aucune raison pour accepter que cette crise s'ajoute aux autres dans l'indifférence. Nos belles forêts ont aussi besoin de notre mobilisation.
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