
Les tractations actuelles au sein des gauches françaises marquent, si besoin était, deux mentalités fortes. 1) l'empreinte de l'esprit monarchique cherchant à négocier à Paris son "royaume" en Province baptisé "circonscriptions" et 2) finalement même des "révolutionnaires" français sont des petits bourgeois d'abord préoccupés par la défense de leurs intérêts matériels. Ils ne peuvent imaginer le lendemain privé de son cortège d'avantages divers sur fonds publics : titres, indemnités, dotations d'Etat ... Ils cherchent le "bon parti" comme des familles bourgeoises décadentes tissaient la toile à la vieille époque rassurées de placer leurs filles auprès du jeune prometteur. Les sentiments sont absents car les calculs occupent tout l'espace. C'est la culture héréditaire d'une adoption du cocon de celles et ceux qui ont perdu l'habitude de retrousser les manches pour gagner par eux-mêmes les fruits de leur travail. Ils baignent dans la culture du paraitre. Ils donnet souvent des leçons à la terre entière. Ils portent beau. Ils s'annoncent comme des "gens du bien" mais ils vivent, manoeuvrent surtout pour être des "gens de biens", ce qui est davantage qu'une nuance. On pensait qu'ils s'étaient engagés pour des idées et finalement sous nos yeux actuellement on découvre qu'ils se sont engagés pour des places. Pathétique malentendu. On pouvait espérer qu'ils aient l'héroïsme du combat quasi impossible. Ils préfèrent la retraite en rase campagne à la condition de tenter de sauver les ultimes apparences derrière des formules qui cachent la sécheresse des abandons. Dans la vie quotidienne, chacun croise, connait ou est parfois même contraint de voisiner avec des spécimens de ce type. Mais qu'une partie de la classe politique s'inflige un tel spectacle, c'est encore un autre étage dans l'affaissement collectif sauf à permettre d'extraire des tempéraments solides comme aujourd'hui Bernard Cazeneuve ou hier Michel Rocard. Même l'indignité sera bientôt usée à force de constater l'ampleur de déclassements collectifs ainsi banalisés. Irréel à ce point. Quand des comédiens se démaquillent, il y a des visages qu'il vaut mieux ne pas croiser.